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J’ai tout engagé, même ma maison. Je compte pour me dégager de ce chaos sur mon travail actuel ; c’est pour cela que je suis à Guernesey. C’est avec les droits d’auteur de Ruy Blas et de Marion de Lorme que je compte payer toutes mes dépenses jusqu’au 1er mars, car ce qui me reste de revenu libre suffit à peine pour payer les rentes que je fais annuellement à mes enfants : 12 000 francs pour Victor, 12 000 francs pour Alice, 7 000 francs pour Adèle, pour les trois 31 000 francs. Vous voyez ma situation.

Certes, j’eusse été bien heureux de demeurer dans une de vos maisons, mais cela n’a pas dépendu de moi. Pourtant je me figure que cela finira par là. Je vous embrasse, cher ami[1].


Au même[2].


H.-H., 18 9bre 1872.

Cher ami, voici la traite. Je reçois votre lettre seulement aujourd’hui lundi, à cause de ce bête de dimanche anglais. Ce n’est pas depuis trois ans, c’est depuis deux ans qu’il m’est coulé (c’est le mot) des mains trois cent mille francs. Je travaille pour boucher cette brèche à la pauvre fortune de mes petits-enfants. Votre rêve ne m’étonne pas. J’ai des exemples pareils. Que je vous plains de perdre, aussi vous, votre Petite Jeanne ! Votre St-James me sourit beaucoup. Je vous envoie tous mes plus affectueux embrassements. Vous savez comme mon vieux cœur est à vous.

Victor H.

Victor connaît mes dépenses obligées depuis deux ans. Il sait en détail le fait des 35 000 francs donnés par moi aux souscriptions de toute nature. — Vous avez raison, du reste, cher ami, de ne pas parler de tout cela. Ce que j’ai donné surtout doit rester secret. Mais je souris quand on m’appelle avare[3].


À Philippe Burty.


22 novembre 1872.

Bravo, caballero. Venja usted a lunes a los siete. El puchero espera a usted. Muchisimas gracias. Et puis si vous avez quelque velléité burgrave, chose peu probable, voici une stalle pour ce soir.

Un poëte comme vous.
  1. E. Biré. — Victor Hugo après 1872.
  2. Inédite.
  3. Bibliothèque Nationale.