heures du matin. Je fais immédiatement droit à ton désir pour M. Crabbé. Rien n’est d’ailleurs plus juste et plus à propos. J’envoie une première page pour lui à M. Verboeckhoven. Veille à lui faire promptement adresser le livre. — Je reconnais ta chère écriture sur les bandes de journaux qui m’intéressent. — D’où vient le silence du Sancho et de M. Ch. Baudelaire ? — Je sais que tout va on ne peut mieux du reste. Mes premières lettres sont pour ta mère qui m’a écrit des choses bien douces et bien tendres. Amitiés à tous. Je suis triste d’être loin de vous, mes quatre bien-aimés. Je vous embrasse et je vous réembrasse.
M. et Mme Marquand dînent aujourd’hui à Hauteville H. Je ferai ta commission. — N’oublie pas l’envoi de ton volume les Farces[1] à Kesler, qui est ardent pour toi. Encore un tendre embrassement. Je vais écrire à Auguste[2].
Cher Auguste, voici une tuile bizarre. Je lis ceci dans la Presse[4] :
Nous avons parlé dernièrement d’un portrait de Victor Hugo, par M. Gustave Courbet. Voici des indications exactes et précises à cet égard :
Un pèlerin de Guernesey ayant dit à M. Courbet que Victor Hugo serait satisfait d’avoir son portrait par lui, M. Courbet profita d’une occasion pour écrire à M. Victor Hugo :
— Monsieur, si vous désirez votre portrait par moi, je vous le dois, et je serai très honoré de le faire. Au printemps je serai à vos ordres.
Quelques jours après M. Courbet recevait la lettre suivante :
« Merci, cher grand peintre. J’accepte votre offre. Hauteville-House s’ouvre à deux battants. Venez quand il vous plaira. Je vous livre ma tête et ma pensée. Vous ferez un chef-d’œuvre, je le sais bien.
« J’aime votre fier pinceau et votre ferme esprit.
Or, 1° ma lettre, tronquée en deux endroits (purement littéraires) et sans ligne de points, est par le fait inexacte. J’y marquais la nuance qui me sépare de ce qu’on nomme le réalisme.
2° la lettre de M. Courbet est fausse. Jugez-en, je vous envoie la vraie. La voici :