enfants qui jouent, rongé par les pluies, la lune et le vent de mer. Vous savez que le grès fruste se ruine admirablement. Ce portail est d’une belle couleur chamois. L’écusson reste, mais les années ont effacé le blason.
Vous poussez la petite porte à droite du portail, et vous trouvez un escalier en poutres et en planches, poutres et planches noires comme le charbon, rudement taillées, à peines équarries. Au haut de l’escalier, dont les marches séculaires offrent de larges brèches, une lourde porte de forteresse, au centre de laquelle s’ouvre une étroite lucarne grillée, grince sur ses gonds de fer massif et vous introduit dans le logis.
L’antichambre est un corridor blanchi à la chaux, tapissé d’énormes toiles d’araignées, car je ne veux rien vous dissimuler, éclairé d’une fenêtre sur la rue. Vis-à-vis de cette fenêtre, l’escarpement du mont dresse à perte de vue son mur gigantesque.
Le corridor, qui aboutit à l’escalier du second étage, est percé de deux
portes ; l’une à droite mène à la cuisine, où l’on monte par deux marches de
bois moisi ; l’autre à gauche s’ouvre sur une grande salle flanquée aux
quatre coins de quatre petites chambres, laquelle compose à elle seule, avec
ces quatre cabinets et la cuisine, le premier étage de la maison. Deux de
ces cabinets sont obscurs et n’ont d’autre ouverture que leur porte sur
la salle. On y couche pourtant. Les deux autres chambres sont, comme la
salle, de plain-pied avec le balcon auquel elles communiquent par des
portes-fenêtres peintes en vert, garnies de petites vitres à volets. Chaque
chambre a une de ces portes-fenêtres. La grande salle en a deux entre lesquelles s’ouvre une jolie croisée presque carrée.
Les intérieurs sont blancs d’un lait de chaux comme la façade sur le lac ; les parquets, noirs et pourris comme l’escalier, ressemblent au tablier de bois d’un pont rustique ; les portes ressemblent aux parquets. Une table ronde,