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Amiens, 3 août.

J’adresse cette lettre à Angers avec quelque inquiétude qu’elle ne t’y trouve plus, mon Adèle ; cependant je calcule qu’elle sera à Angers le 6 et que tu n’en partiras guère que vers le 7. Je suis à Amiens, demain je serai à Abbeville, et j’aurai de tes lettres dont j’ai bien soif.

Depuis que je t’ai écrit, j’ai vu Saint-Quentin où il n’y a qu’une charmante maison de ville et une jolie façade en bois sculpté de 1598 ; et Péronne dont j’ai dessiné le beffroi. Me voici maintenant à Amiens dont la cathédrale va m’occuper toute la journée. C’est une merveille.

Et toi, où es-tu ? que fais-tu ? comment vas-tu ? Comme je vais te retrouver gaie et fraîche, n’est-ce pas ? J’ai bien besoin de ton sourire. Tu reverras nos chers petits avant moi, baise-les mille fois pour moi, tu sais comme je les aime, et qu’après toi, c’est eux.

J’espère que ton père s’est toujours bien porté dans ce petit voyage. Embrasse-le bien pour moi, et notre Didinette à qui j’écris.

À bientôt, mon Adèle. Du 15 au 20 je compte être à Paris. D’ici là, pense à moi.

Demain, Abbeville et tes lettres !

V.

J’ai écrit de Coulommiers à Mlle Louise.

Mes plus tendres amitiés à nos amis d’Angers.