Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
131
LIVRE TROISIÈME.
1824-1828.
Le temps, qui dérobe à la jeunesse ses années, m’en a déjà ravi vingt-trois sur son aile. Mes jours s’écoulent à longs flots… Mais, quelle que soit mon intelligence, étendue ou bornée, précoce ou tardive, elle sera toujours mesurée au but vers lequel m’entraîne le temps, me guide le ciel ; car j’userai sans cesse de moi-même sous l’œil de celui qui me donne ma tâche, de mon divin créateur.
Milton. Sonnets.
ODE PREMIÈRE.
À M. ALPHONSE DE L.
Or, sachant ces choses, nous venons enseigner aux hommes la crainte de Dieu.
II Cor., v.
I
Pourtant je m’étais dit : « Abritons mon navire.
Ne livrons plus ma voile au vent qui la déchire.
Cachons ce luth. Mes chants peut-être auraient vécu !
Soyons comme un soldat qui revient sans murmure
Suspendre à son chevet un vain reste d’armure,
Et s’endort, vainqueur ou vaincu ! »
Je ne demandais plus à la muse que j’aime
Qu’un seul chant pour ma mort, solennel et suprême !