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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome I.djvu/193

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À M. ALPH. DE L.




ODE DEUXIÈME.

LA LYRE ET LA HARPE.


Alternis dicetis, amant alterna Camœnæ.
Virgile.


Et cæpit loqui, prout Spiritus sanctus dabat eloqui.
Act. Apost.


LA LYRE.

Dors, ô fils d’Apollon ! ses lauriers te couronnent,
Dors en paix ! Les neuf Sœurs t’adorent comme un roi ;
De leurs chœurs nébuleux les Songes t’environnent ;
La lyre chante auprès de toi !

LA HARPE.

Éveille-toi, jeune homme, enfant de la misère !
Un rêve ferme au jour tes regards obscurcis,
Et pendant ton sommeil, un indigent, ton frère,
À ta porte en vain s’est assis !

LA LYRE.

Ton jeune âge est cher à la Gloire.
Enfant, la Muse ouvrit tes yeux,
Et d’une immortelle mémoire