Couronna ton nom radieux.
En vain Saturne te menace ;
Va, l’Olympe est né du Parnasse,
Les poëtes ont fait les dieux !
Homme, une femme fut ta mère ;
Elle a pleuré sur ton berceau ;
Souffre donc. Ta vie éphémère
Brille et tremble, ainsi qu’un flambeau.
Dieu, ton maître, a d’un signe austère
Tracé ton chemin sur la terre,
Et marqué ta place au tombeau.
Chante ! Jupiter règne et l’univers l’implore ;
Vénus embrase Mars d’un souris gracieux ;
Iris brille dans l’air, dans les champs brille Flore ;
Chante ! Les immortels, du couchant à l’aurore,
En trois pas parcourent les cieux.
Prie ! Il n’est qu’un vrai Dieu, juste dans sa clémence,
Par la fuite des temps sans cesse rajeuni ;
Tout s’achève dans lui, par lui tout recommence ;
Son être emplit le monde ainsi qu’une âme immense ;
L’Éternel vit dans l’Infini.
Ta douce Muse à fuir t’invite.
Cherche un abri calme et serein ;
Les mortels, que le sage évite,
Subissent le siècle d’airain.