Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome I.djvu/487

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Et, tandis que vos nerfs braveront le naufrage,
Moi, dans mon humble asile, à l’abri de l’orage,
J’irai de mes aïeux retrouver les cercueils,
Sans avoir fui le port ni tenté les écueils.

  Ainsi, sans le savoir, quand la poule fidèle
Couve l’oeuf étranger de l’humide sarcelle ;
Tendre mère, elle tremble, alors qu’à peine éclos,
Ses poussins chancelants s’élancent dans les flots ;
Triste, elle suit de l’oeil leur troupe inattentive,
S’alarme, les admire, et reste sur la rive.


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[Le Conservateur littéraire, 9 septembre 1820.]