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À M. LOUIS BOULANGER.




XXXIV

MAZEPPA.


Away ! — Away ! —
Byron. Mazeppa.
En avant ! En avant !


I


Ainsi, quand Mazeppa, qui rugit et qui pleure,
A vu ses bras, ses pieds, ses flancs qu’un sabre effleure,

Tous ses membres liés

Sur un fougueux cheval, nourri d’herbes marines,
Qui fume, et fait jaillir le feu de ses narines

Et le feu de ses pieds ;


Quand il s’est dans ses nœuds roulé comme un reptile,
Qu’il a bien réjoui de sa rage inutile

Ses bourreaux tout joyeux,

Et qu’il retombe enfin sur la croupe farouche,
La sueur sur le front, l’écume dans la bouche,

Et du sang dans les yeux,


Un cri part ; et soudain voilà que par la plaine
Et l’homme et le cheval, emportés, hors d’haleine,

Sur les sables mouvants,

Seuls, emplissant de bruit un tourbillon de poudre