Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome II.djvu/143

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En 1811, l’homme qui aurait parle ainsi à lord Byron aurait eu raison aux yeux de tous. — Hé bien! devant la postérité (c’est nous) cet homme aurait eu tort ! Le poëte savait ce qu’il faisait. Il y avait alors en scène un Napoléon qui n’y est plus maintenant, et pourtant le poëte avait raison de croire à l’art. Aujourd’hui, de cette grande époque, il ne reste plus entières, saillantes et grandissantes de la petitesse des autres, que deux figures, le conquérant et le poëte. Napoléon Bonaparte et Noël Byron, les deux N. B.




Le manuscrit porte rarement l’épigraphe qu’on lit en tête de chaque poésie dans l’édition originale.

I. ce siècle avait deux ans !...

Voici les quatre vers rayés qu’on lit au haut de la première page :

Sans doute il vous souvient de ce guerrier suprême
Qui, comme un ancien dieu, se transforma lui-même,
D’Annibal en Cromwell, de Cromwell en César.
— C’était quand il couvait son troisième avatar.


III. rêverie d’un passant à propos d’un roi.

Au recto du quatrième feuillet [27][1] les vers de premier jet s’enchaînaient ainsi :

C’est le peuple qui vient, c’est la haute marée
Qui monte incessamment, par son astre attirée.
Méditez, — et voyez si vous voulez périr
Sur le siècle passé que son flot doit couvrir !


Entre ces quatre vers un signe nous renvoie au verso de la page, où on lit ce développement :

Qui monte incessamment, par son astre attirée,
Et dès qu’un flot du temps rentre à l’éternité
S’empare pour jamais du lit qu’il a quitté.
Rois, hâtez-vous ! rentrez dans le siècle où nous sommes !


Enfin, une dernière page contient le texte définitif. Au verso, une note :

Copier cette pièce dans la Revue de Paris.

Victor Hugo a dû faire erreur sur le nom, ces vers ayant paru dans La Revue des Deux Mondes en juin 1831.


VI. à un voyageur.

La troisième strophe, dont nous donnons plus loin les variantes, est biffée et modifiée en marge. Les neuvième, douzième et treizième strophes sont écrites en marge.


  1. Nous donnons entre crochets la pagination définitive du manuscrit.