Évêque d’Orient, l’évêque d’Occident
Te salue, et je suis ton frère. Sois prudent
Et sois pensif ; car Dieu, sache-le, prêtre, existe.
C’est vous, Père ! vêtu d’un linceul !
Vous le premier sur terre !
De la douleur de tous et de ta joie à toi.
Prêtre, on souffre ! et le luxe odieux t’environne !
Commence par jeter par terre ta couronne.
La couronne est gênante à l’auréole. Il faut
Choisir de l’or d’en bas ou du rayon d’en haut.
Sache, ô pasteur joyeux, que les peuples frissonnent ;
Sache que le ciel pâle est plein d’heures qui sonnent
Le tocsin des berceaux, le glas des nouveau-nés.
Prends garde aux innocents dont tu fais des damnés.
Crains le mal qui flamboie et que toi-même attises
Avec tes vanités, avec tes convoitises.
Frère, ne soyons pas des prêtres désastreux.
N’imitons pas les rois qui se volent entr’eux
Les Alsaces, les Metz, les Strasbourg, les Hanovres.