Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/106

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À travers le ciel sonore,
Tandis que, du haut des nuits,
Pleuvent, poussière d’aurore,
Les astres épanouis.

Tas de feux tombants qui perce
Le zénith vaste et bruni,
Braise énorme que disperse
L’encensoir de l’infini ;
 
En bas, parmi la rosée.
Étalant l’arum, l’œillet,
La pervenche, la pensée,
Le lys, lueur de juillet,

De brume à demi noyée,
Au centre de la forêt,
La prairie est déployée,
Et frissonne, et l’on dirait

Que la terre, sous les voiles
Des grands bois mouillés de pleurs,
Pour recevoir les étoiles
Tend son tablier de fleurs.


15 octobre 1859.