Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/105

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Ne tremble pas, quoiqu’un songe
Emplisse mes yeux ardents.
Ne crains d’eux aucun mensonge
Puisque mon âme est dedans.

Reste chaste sans panique.
Sois charmante avec grandeur.
L’épaisseur de la tunique,
Jeanne, rend l’amour boudeur.

Pas de terreur, pas de transe ;
Le ciel diaphane absout
Du péché de transparence
La gaze du canezout.

La nature est attendrie ;
Il faut vivre ! Il faut errer
Dans la douce effronterie
De rire et de s’adorer.

Viens, aime, oublions le monde,
Mêlons l’âme à l’âme, et vois
Monter la lune profonde
Entre les branches des bois !


III


Les deux amants, sous la nue,
Songent, charmants et vermeils…
L’immensité continue
Ses semailles de soleils.