Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome VII.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


I


LE CHÊNE DU PARC DÉTRUIT.


I


— Ne me plains pas, me dit l’arbre ;
Autrefois, autour de moi,
C’est vrai, tout était de marbre,
Le palais comme le roi.

Je voyais la splendeur fière
Des frontons pleins de césars,
Et de grands chevaux de pierre
Qui se cabraient sous des chars.

J’apercevais des Hercules,
Des Hébés et des Psychés,
Dans les vagues crépuscules
Que font les rameaux penchés.

Je voyais jouer la reine ;
J’entendais les hallalis ;
Comme grand seigneur et chêne,
J’étais de tous les Marlys.

Je voyais l’alcôve auguste
Où le dauphin s’accomplit,
Leurs majestés jusqu’au buste,
Lauzun caché sous le lit.