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II


J’ai fui ; viens. C’est dans l’ombre
Que nous nous réchauffons.
J’habite un pays sombre
Plein de rêves profonds.

Les récits de grand’mère
Et les signes de croix
Ont mis une chimère
Charmante, dans les bois.

Ici, sous chaque porte,
S’assied le fabliau,
Nain du foyer qui porte
Perruque in-folio.

L’elfe dans les nymphées
Fait tourner ses fuseaux ;
Ici l’on a des fées
Comme ailleurs des oiseaux.

Le conte, aimé des chaumes.
Trouve au bord des chemins,
Parfois, un nid de gnomes
Qu’il prend dans ses deux mains.

Les follets sont des drôles
Pétris d’ombre et d’azur
Qui font aux creux des saules
Un flamboiement obscur.