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LI

LE PARISIEN DU FAUBOURG.


Il fait la noce éternelle.
La table est dans la tonnelle ;
Mort ivre, il tombe dessous ;
Et, c’est là sa réussite,
Il va, quand il ressuscite,
Au paradis pour six sous.

Rire et boire, et c’est la vie !
On régale ; on se convie
Sur le vieux comptoir de plomb ;
Toujours fête ; et le dimanche
Tient le lundi par la manche ;
Le dimanche a le bras long.

Le broc luit sous les charmilles.
— Nous tendrons un verre aux filles
Et nous les embrasserons ;
Être heureux, c’est très facile.
La Grèce avait le Pœcile,
La France a les Porcherons.

Las, on se couche aux carrières… —
Oh ! ce peuple des barrières !
Oh ! ce peuple des faubourgs !
Fou de gaîtés puériles,
Donnant quelques fleurs stériles
Pour tant de profonds labours !

Il dort, il chante, il s’irrite.
Rome dit : quel sybarite !
Sybaris dit : quel romain !
À toute minute il change ;