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LE MANUSCRIT.
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Pour s’en aller en cendre, en néant, en poussière !
Des colosses au monde ? On croit, à vous entendre
Aux sombres passions l’homme est d’en haut jeté,
Rugir dans le brasier des sombres passions,
Et dans cette fournaise, hélas ! sa volonté,
Au milieu des fureurs et des ambitions,
Autour de ce qu’il craint et de ce qu’il désire,
Autour de ce que l’âme embrasse, craint, désire,
Rugit comme l’airain et fond comme la cire !
Que vous êtes de bronze, et vous êtes de cire !
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XLVI. Oui, la terre fatale, oui, le ciel nécessaire…
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Dans mon gouffre troublé
Dans mon cloaque noir ;
Puis elle reparaît. Dieu que notre espoir nomme,
Sois béni de changer l’eau bourbeuse de l’homme
En miroir étoilé !
En céleste miroir !
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Sur ma lyre, qui tremble à tes sacrés pilastres
Sur ma lyre, qu’émeut l’esprit des Zoroastres…
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XLVII. Lettre.
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Le vent jette à la nuit l’homme ou la goutte d’eau.
Le vent souffle sur l’homme et sur la goutte d’eau.
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L’homme dans le proscrit voit une forme obscure.
Le proscrit pour la foule est une énigme obscure.
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XLVIII. Promenades dans les rochers.
Deuxième promenade.
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L’esprit saisit le corps et l’enlève avec soi.
L’esprit saisit le corps et l’enlève au grand jour.
L’homme est un point qui vole avec deux grandes ailes.
Dont l’une est la pensée et don l’autre est la foi.
Dont l’une est la pensée et dont l’autre est l’amour.
Tout va dormir et croître,
Tout va se reposer…
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L. À J. de S…, laboureur à Yvetot.
(Autre titre : les missionnaires.)
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Ta rustique aisance
Ta médiocrité te plaît…
Un troupeau d’abbés
L’essaim des cloîtres nous poursuit…
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