Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIII.djvu/192

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Non pas quélque déesse, une Vénus de marbre,
Mais un bonhomme en bois taillé dans un tronc d'arbre,
Un antique magot riant à nos ébats,
Satyre aux yeux de bouc qui me parlait tout bas
Avec sa large bouche effroyable et vorace,
Comme si j'eusse été ce doux flâneur d'Horace:
« Jadis, j'étais un tronc de figuier, bon à rien.
« -Oui-dà, dit un sculpteur persan ou dorien,
« De ceux dont le génie au cabaret trébuche,
« Ferai-je un banc, ferai-je un dieu, de cette bûche?
« Il lui plut que je fusse un dieu. C'est bien. Je fus
« Priape, et jè rêvai sous les arbres touffus. »

8 mai. (Pendant le plébiscite.)

== LXII