Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/311

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Je ne vois, du sommet de la dune où je suis,
Qu’un maigre filet d’eau sous les branches d’un aulne,
Et le fond d’un ravin brûlé, torride et jaune,
Fort triste, et qu’on dirait de soleil accablé.
J’aperçois à mi-côte un chariot de blé
Tiré par trois chevaux à la pauvre crinière, .
Qui monte lentement, cahoté par l’ornière,
Penchant à droite, à» gauche à demi-soulevé,
Si chargé que. les brins traînent sur, le pavé,
Et, comme une chouette au trou- d’une muraille,
Une tête de vieille apparaît dans la paille.

[1862]