Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XIV.djvu/511

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Les forces de la nuit sont joyeuses des peines
Qui tombent par instants sur les têtes-humaines.

Et quand la terre a vu quelque grand châtiment,
Quelque tyran tombé sur son trône fumant,
Les tonnerres, vers l’ombre où songe l’Invisible,
Reviennent en chantant leur fanfare terrible.
Loin dans l’obscurité, battu d’affreuses. grêles,
Hérissant de gibets le toit de ses tourelles,
Plus noir que le vol du corbeau,
Vague, confus, brumeux, perdu dans l’insondable,
L’édifice du mal apparaît formidable.
Comme le spectre d’un tombeau.
[1859-1861]
[1859]

L’enseignement mystérieux est nécessaire.
Songeurs du lac et du rocher,
Bardes, mages, hommes des voiles,
Il faut de plus en plus pencher
Le genre humain vers les étoiles.
[1869-1872]

Je l’ai cueillie au bord d’une eau cachée et lente,
Elle est bleue et demain on la verra jaunir.
La fleur du, souvenir n’est pas bien. ressemblante,
Car la fleur passe et meurt, et non le souvenir.
Carnet, 1861.