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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Poésie, tome XV.djvu/25

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III

LE TEMPS ET LES CITES.

Ode
Du 3 au 5 avril 1817.
In se magna ruunt
Luc. Pharas.

Tout change, tout périt, tout tombe.
Le Temps fait crouler les états ;
Le Temps entraîne vers la tombe
Les héros et les potentats ;
Soumis au destin qui l’enchaîne.
L’homme n’est rien ; sa grandeur vaine
Comme l’éclair brille et s’enfuit ;
En vain aux fastes de mémoire
Croit-il éterniser sa gloire ;
Le Temps accourt : tout est détruit.

Le Temps fuit d’une aile légère ;
Crains-le, mortel : vois ton néant,
Ne tente pas, fils de la Terre,
D’arrêter ce sombre géant…
Mais déjà ton courroux s’enflamme.
Insecte rampant ! dans ton âme
Qui donc a versé tant d’orgueil ?