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Et il n’en fut que cela. La conversation continua, de plus en plus gaie.

Le lendemain ni les jours suivants. Mme Poingdestre ne sortit de son appartement. Tant que le duc fut à Mauvaise, on ne la revit plus. Peut-être attendait-elle quelque visite réparatrice du duc. Le duc n’en fit point. Ce n’était plus la courtoisie correcte des vieilles mœurs. Le duc accepta purement et simplement ce bénéfice d’une vieille fille de moins. Et puis, au fond, quoique resté souriant, il était choqué peut-être de cette disparition. La frivolité s’offense de la gravité.


Note où l’incendie de la tour était déjà prévu :

Le grenier à fourrage et aux grains au-dessus de la bibliothèque. Insouciance et dédain de Mme Poingdestre pour les livres.

— Quand tout cela brûlerait, le beau malheur !

La chanoinesse ajoutait :

— Il arriverait aux livres sur terre ce qui arrive sous terre aux auteurs.

Dans l’incendie le plafond crève. Chute du grain enflammé sur les livres brûlant, à la fois étouffement et aliment de l’incendie[1].


Dans ces fragments du dialogue suivant, nous voyons de mieux en mieux se préciser la figure de Cimourdain :

Le suicide.

La vie (développer)… et ce qu’un honnête homme a de mieux à faire, c’est de s’en aller bien vite de ce mauvais lieu.

— Alors, duc, pourquoi ne te brûles-tu pas la cervelle ?

— Parce que.

Graves paroles de Cimourdain sur le suicide. Il le réprouve (bris de prison). Mais il l’admet[2].


— Brigandages royaux, dit le duc, voilà de bien gros mots.

— Ils ont à peine la grosseur voulue, répondit Cimourdain.


L’ABBÉ CIMOURDAIN.

— Enfin, je dois vous l’avouer, je ne suis pas ce que vous croyez. Je ne dois pas tromper votre confiance. Vous êtes philosophe d’une autre philosophie que moi.

  1. Verso d’une adresse timbrée : 12 janvier 63. (Note de l’éditeur.)
  2. Enveloppe de livre timbrée : 7 sept. 72. (Note de l’éditeur.)