Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Roman, tome IX.djvu/478

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Jean Chouan ayant sauvé la vie à un soldat, celui-ci s’écria : « Tuez-moi, si vous voulez, mais je ne peux plus marcher, » « Pauvre malheureux ! sois tranquille, lui répondit Jean Chouan, je ne te ferai pas de mal. Tu peux rester ici et quand les bleus te rejoindront, dis-leur que nous t’avions emmené de force, cela te sauvera. Adieu, que le ciel te protège ! Un jour, peut-être, tu pourras témoigner en faveur de Jean Chouan, lorsque tu entendras dire qu’il n’était qu’un brigand ! »

P. 287. Laval la nuit.

Jean Chouan, accompagné de Goupil, s’introduit la nuit à Laval et, à cent pas de l’église qui servait de caserne aux républicains, s’introduit dans la maison où la poudre était en dépôt et en rapporte à ses amis.

P. 293. Épouvante des bleus dans le bois de Misdon.

Six mille républicains postés à l’entour du bois de Misdon pénètrent dans le bois ; les chouans, cachés au milieu des broussailles, avaient pu, sans être vus, suivre de l’œil la marche des colonnes.

P. 301. Détails curieux sur le mode d’attaque d’un poste.

Jean Chouan devait, à midi, attaquer le poste de Saint-Ouën avec les quatre troupes commandées par Pierre Cottereau, Morière, Miélette et Jambe-d’Argent, mais l’imprudence d’un chouan donna l’alarme et l’on dut attaquer avant l’heure indiquée ; Jambe-d’Argent, surpris par cette avance, ne se trouva pas à temps à l’endroit indiqué. Les troupes républicaines, dispersées, revinrent au poste chercher leurs armes, mais les royalistes les ayant prises, les bleus durent s’enfuir. C’est après ce combat que Morière eut sa querelle avec Jambe-d’Argent au sujet du retard de ce dernier. Victor Hugo y fait allusion dans la troisième partie : En Vendée, livre I, chapitre iv.

P. 310. Arrivée de recrues au rendez-vous.

Rassemblement des recrues à la châtaignerie de la Bodinière. Elles étaient amenées successivement par Moustache, Place-Nette, Brin-d’Amour. Il vint aussi d’anciens soldats de l’armée vendéenne, notamment Brise-Bleu, les frères Herminie. Fleur-d’Épine, Cœur-de-Roi, Sans-Rémission, suivis de la jeunesse de leur canton, qui voulait se dérober au tirage de la réquisition. — Surpris par les bleus, Jambe-d’Argent exhorte ses soldats et reste vainqueur. Ces combattants ont été mis en scène par Victor Hugo dans la troisième partie de son livre.

P. 337. Le Grand-Bordage, quartier général de Jambe-d’Argent.

Jambe-d’Argent avait choisi, comme rendez-vous des principaux chouans, la métairie du Grand-Bordage, habitée par une veuve, mère d’une nombreuse famille. Il était si bien traité que, plus tard, son frère aîné, Treton dit l’Anglais, épousa une des filles de la maison.

P. 348. Le jeune La Raitrie.

Âgé de quinze ans, il avait suivi l’armée de la Vendée à son passage à Mayenne. Après la déroute du Mans, il était venu se réfugier sur la paroisse de Bazougers, à trois lieues de Laval, dans une ferme qui appartenait à son père ; il s’empressa de sortir de sa retraite lorsqu’il sut la reprise des hostilités, et débuta par un succès à Saint-Georges-le-Fléchard[1]).

P. 351. Noms de plusieurs chefs chouans.

La Ramée, La France, Sans-Peur, L’Épine, Guillaume dit Court-Bleu, Rattelade dit Sans-Regret, Bénédicité,

  1. Victor Hugo a utilisé ce nom de Fléchard.