… — D’abord, s’écria Courfeyrac, on ne trahit jamais des yeux qui pleurent. Il y a un axiome : la tristesse d’une femme qu’on aime est un obstacle invincible à toute infidélité.
Soufflet de Musichetta à Joly qui croit ne plus être aimé. — Elle est jalouse, elle le bat, elle l’aime. Soufflet inespéré.
…Il passait son temps à s’admirer. Du reste, il avait un faux râtelier, mais il ne s’en confessait à personne et gardait pour lui cette mauvaise conscience-là.
Tout à coup, Musichetta lui cria :
— Vous avez les plus jolies dents du monde !
C’était là un genre de compliment, le seul peut-être qu’il ne pouvait se taire à lui-même. Il eut la volupté du chat gratté sur la tête.
Courfeyrac. — (Il s’habille. Il fredonne.) — Il a fait aujourd’hui le plus beau… (à Azelma). Donne-moi ma cravate. — Temps du monde. Pour aller à cheval… — Comment trouves-tu ce nœud-là ? — Sur la terre et sur l’onde. — Voilà ma cravate mise. J’implore un kiss.
Azelma. — Qu’est-ce que c’est que ça, un kiss ?
Courfeyrac. — C’est un baiser.
Azelma. — Je n’aime pas qu’on me parle latin.
Courfeyrac. — C’est de l’anglais.
Azelma. — Vous avez donc vu une anglaise hier soir ?
Courfeyrac. — Moi, hier soir ! j’ai joué du cor de chasse !
Azelma. — Menteur ! voilà votre kiss.
Courfeyrac. — Au front ?
Azelma. — Pas davantage.
Courfeyrac. — On est donc brouillés ?
Azelma. — Ça dépend. Où êtes-vous allé hier soir ?
Les Misérables.
Il s’écria :
Vive la France ! il n’y a que la France ! L’Espagne est un froc, l’Italie est un linceul. Londres, c’est de l’ennui bâti ; la monarchie russe, c’est l’hiver fait gouvernement.