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LE MANUSCRIT DES MISÉRABLES.

L’Angleterre a beaucoup de vrais grands hommes et en a un faux. C’est du faux qu’elle se vante. Colonnes Wellington partout.

Cherchez la colonne Shakespeare, la colonne Newton, la colonne Cromwell, la colonne Byron, la colonne Watt, la colonne Wilberforce. Point. Wellington seul. Voilà l’Angleterre.




…Il éclata de rire : — Ça ! un grand homme, dit-il. Wellington, c’est le cheval que montait le destin le jour où il renversa Napoléon.




LES JEUNES GENS.


Caractères, gaîtés, etc. ; et choses sérieuses. Causeries républicaines, etc.




De Courfeyrac. — Tu ressembles à cette pauvre déesse Coronis, qui n’avait pas de temple et à qui Pallas était obligée de prêter le sien.




Enjolras, riant : — La propriété — de l’oiseau, — c’est le vol.




…et au milieu des bougies allumées, dans le bruit des bouteilles et des verres et des rires mêlés de chansons, il se leva, montra la vitre sombre et s’écria :

— Vous m’étonnez de ne faire attention à rien. Le monde existe, et nous sommes des insensés. Il y a là en ce moment au fond du ciel l’astre Jupiter qui est plein d’âmes. Jupiter est plein d’âmes terribles qui roulent dans des ouragans. Cela nous regarde.




Courfeyrac, entrant dans le cabaret : — Qu’y a-t-il donc là par terre ?

Joly'. — Des plâtras.

Courfeyrac. — D’où ?

Joly, montrant le plafond crevassé : — Du plafond.

Grantaire. — Eh bien, c’est la maison qui s’écroule. Est-ce que tu tiens à ce que la maison ne te tombe pas sur la tête ?




— Monsieur de Courfeyrac…

— Point de particule ! s’écria Courfeyrac. Êtes-vous bien sûr que la particule soit un embellissement ? Je voudrais bien savoir, par exemple, ce que la mer gagnerait à s’ajouter la particule.