Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Bas à Whitelocke.
Sa reine courtisane ! une femme sans mœurs !

Qui s’exposerait nue aux publiques rumeurs !

En se retournant, il voit l’envoyé toujours près de lui dans l’attitude d’un homme qui attend. Il l’apostrophe avec surprise.
Hé bien ?
FILIPPI, s’inclinant et lui montrant le coffret.
Ma mission est encore incomplète.
Plaît-il à votre altesse ouvrir cette cassette ?
CROMWELL.
Qu’enferme-t-elle ?
FILIPPI, toujours incliné.
Ouvrez, seigneur.

CROMWELL.
Vous m’étonnez.
Quel mystère ?...
FILIPPI, lui présentant une clef d’or.
Seigneur, voici la clef.

CROMWELL.
Donnez.
Il prend la clef ; Filippi pose la cassette sur la table, et Cromwell se prépare à l’ouvrir. Whitelocke l’arrête.

WHITELOCKE, bas à Cromwell.
Prenez garde, mylord ! on a vu plus d’un traître,

Pour abattre un grand homme envoyé par son maître.
Lui porter, comme à vous, dans un coffre de fer.
Des poisons d’alchimie ou des foudres d’enfer.
Le piège en éclatant dévorait sa victime. —
On vous en veut. — Cet homme a le regard du crime ;
Craignez-le. Ce coffret, que vous alliez ouvrir.
Contient peut-être un piège à vous faire mourir.

CROMWELL, bas à Whitelocke.
Vous croyez ? — Il se peut. Eh bien, ouvrez vous-même,

Whitelocke.