Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/161

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CARR.
Tremble !

— Barksthead !

CROMWELL.

Il me trahit ! Il a pourtant signé

L’arrêt du roi.

CARR.
L’espoir du pardon l’a gagné.

CROMWELL.

C’est donc pour rétablir Stuart ?

CARR.
Écoute encore.

Lorsqu’à ce rendez-vous j’arrivai dès l’aurore,
J’espérais bonnement qu’il s’agissait d’abord
De délivrer le peuple en te donnant la mort…

CROMWELL.
Merci !
CARR.
Puis qu’on rendrait au parlement unique
Son pouvoir, que brisa ton despotisme inique.

Mais à peine introduit, je vis un philistin
En pourpoint de velours tailladé de satin.
Ils étaient trois. Le chef des conciliabules
Vint me chanter des brefs, des quatrains et des bulles.

CROMWELL.
Des quatrains ?
CARR.
C’est le nom de leurs psaumes payens.
Bientôt vinrent des saints, de pieux citoyens ;

Mais leurs yeux, fascinés par des charmes étranges.
Souriaient aux démons qui se mêlaient aux anges.
Les démons criaient : Mort à Cromwell ! Et tout bas,
Ils disaient : — Profitons de leurs sanglants débats ;
Nous ferons succéder Babylone à Gomorrhe,
Les toits de bois de cèdre aux toits de sycomore,