Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/234

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LORD BROGHILL.
Oui, lady Francis.

CROMWELL.
Et sa famille ?

LORD BROGHILL.
Vous vous faites sacrer sous le nom d’Olivier.

Vous êtes rois tous deux.

CROMWELL.
Et le trente janvier ?

LORD BROGHILL.
Vous lui donnez un père.
CROMWELL.
On peut donner. Mais rendre ?

LORD BROGHILL.
Il oublierait…
CROMWELL, avec un rire de dédain.
Mon crime! il ne le peut comprendre.
Son œil ne saurait voir le but que j’ai cherché,

Et pour me pardonner, il est trop débauché !

C’est fou, Broghill !
Lord Broghill retourne à sa place. Les grands officiers reprennent les leurs.
— Parlez, Desborough.

LE MAJOR GÉNÉRAL DESBOROUGH, se levant.
Mon beau-frère,
Vous méditez dans l’ombre un dessein téméraire.

Nous, de la royauté subir encor l’affront !
Point de roi, quel qu’il soit ! Les soldats salueront
Cromwell de cris d’amour, Olivier d’anathèmes.
Meurent les courtisans, les docteurs, les systèmes !

CROMWELL.
Desborough, vous luttez contre un mot, contre un nom.

Si ce peuple innocent veut un roi, pourquoi non ? —