Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/243

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CROMWELL.
Oui, Francis… des régicides ?

LADY FRANCIS.
Personne ne m’a dit quels étaient ces perfides.

Je maudissais leur crime et j’ignorais leurs noms.
On ne parlait point d’eux aux lieux d’où nous venons.

CROMWELL.
Ma sœur ne vous parlait jamais de moi ?
LADY FRANCIS.
Mon père !
Qui dit cela ? J’appris à vous aimer…
CROMWELL.
J’espère…
Oui. — Mais tu hais donc bien ces sujets si hardis

Qui condamnèrent Charle ?

LADY FRANCIS.
Ah ! qu’ils soient tous maudits !

CROMWELL.
Tous ?
LADY FRANCIS.
Oui, tous !

CROMWELL, à part.
Quoi ! frappé dans ma propre famille !
Quoi ! trahi par mon fils et maudit par ma fille !
LADY FRANCIS.
Que chacun d’eux ressemble à Caïn, le banni !
CROMWELL, à part.
Implacable innocence ! — On me croit impuni !

Ma fille la plus chère et la dernière née
Semble une conscience à mes pas acharnée.