Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/253

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LADY FRANCIS.
Oui, vous auriez besoin
D’un médecin. Vraiment, il a la fièvre chaude !
LORD ROCHESTER.
Voilà quatre ans bientôt qu’autour de vous je rôde...
À part.
Mentons, cela fait bien !
LADY FRANCIS.
Que voulez-vous ?

LORD ROCHESTER.
Mourir !
Vos yeux qui m’ont blessé me pourraient seuls guérir.
LADY FRANCIS, reculant toujours.
Il me fait vraiment peur !
LORD ROCHESTER, à part.
C’est flatteur !
Haut et joignant les mains d’un air suppliant.
Ô ma reine !
Mon tout ! ma déité ! ma nymphe ! ma sirène !
LADY FRANCIS, effrayée.
Qu’est-ce que tous ces noms ? je m’appelle Francis.
LORD ROCHESTER.
Ah ! princesse ! pour vous je brûle et je transis !

Sous ce déguisement l’amour vers vous me guide ;
Je suis un chevalier, et non pas un druide.
Que n’ai-je à vous offrir le sceptre des indous !
Serez-vous aussi dure, avec des yeux si doux.
Pour un amour si tendre et qui de douze ans date.
Que la prêtresse Ophis le fut pour Tiridate ?
J’eusse franchi l’Asie au bruit de vos appas.
Cruelle ! vous fuyez, vous ne répondez pas.
Je vais aller mourir de l’amour qui m’oppresse.