Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/407

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE CHAMPION, aux hallebardiers.
C’est un fou.
GRAMADOCH.
Justement. — Par goût et par système.
Oui, je tiens à la cour en qualité de fou.

Tu l’as dit.

VOIX DANS LA FOULE.
L’arlequin expose là son cou. —
— C’est un bouffon de Noll. — La démarche est hardie ! —

— Un vrai fou ? —

MILTON.
Qu’est-ce donc que cette parodie ?
Longs éclats de rire dans la tribune des bouffons.

GRAMADOCH.
Allons ! prenons du champ.
LE CHAMPION.
Malheureux baladin !
Va-t’en, ou je te fais fouetter.
GRAMADOCH.
Quel fier dédain !
Mannequin comme moi, ta grimace est moins gaie.

Je le répète, ami, Cromwell tous deux nous paie
Pour faire un peu de bruit dans ce concert falot,
Où ta voix est la cloche et ma voix le grelot.

LE CHAMPION.
Maraud !
GRAMADOCH.
Sans déroger nous pouvons, il me semble,

Pour ou contre Olivier nous mesurer ensemble ;
Je suis son porte-queue, et toi, son porte-voix.

LE CHAMPION, avec colère.
Quelle arme choisis-tu ?