Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/408

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GRAMADOCH.
Moi ?
Il dégaîne sa latte.
Ce sabre de bois.
Il l’agite d’un air martial.
C’est bien l’arme qu’il faut contre un guerrier de paille.
En garde, capitan !
À la foule.
Ha ! bataille ! bataille !
Au champion.
Voyons si nous ferons un pendant à Dunbar,
Et si ta durandal vaut mon escalibar !
À la foule.
Vous, venez voir,
Montrant Milton.
soit dit sans fâcher cet aveugle,
Lutter Falstaff qui chante avec Stentor qui beugle.

Venez voir un bouffon rosser un spadassin.

OVERTON, bas à Syndercomb.
Cette scène m’a l’air préparée à dessein.
GRAMADOCH, paradant devant le champion.
Eh bien, mons champion ? qu’as-tu donc ? tu balances ?

Toi, qui sans les compter voulais rompre des lances !
Je ne veux que te mettre en poudre en deux assauts,
Et tu pourras après ramasser tes morceaux.

LE CHAMPION, montrant Gramadoch.
Qu’on arrête ce fou.
Les gardes entourent et saisissent Gramadoch.

GRAMADOCH.
Il se débat en riant dans sa barbe.
Je suis dans mon droit. — Lâche !
Il a peur! — Je lui fais intenter, s’il me fâche,
Une bonne action de quare impedit.
Les bouffons de la tribune l’applaudissent avec des éclats de rire.