Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome I.djvu/434

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CROMWELL.
Bloum, an Strand, hôtel du Rat.

LORD BROGHILL, balbutiant.
Pourquoi ?…

LORD ORMOND, examinant le parchemin que tient Cromwell,
à part.
Le traître est Davenant : c’est la lettre du roi !
CROMWELL, donnant le paquet à Broghill.
Rendez-le à lord Ormond de ma part ; cette lettre,

Tombant en d’autres mains, l’aurait pu compromettre.
Dites-lui qu’il s’en aille au plus tôt, en songeant
À ne pas revenir. S’il a besoin d’argent,
Donnez-en.

LORD ROSEBERRY, bas à Ormond.
De l’argent ! quel homme heureux vous êtes !
S’il m’offrait seulement caution pour mes dettes !
LORD ROCHESTER, félicitant Ormond, bas.
Le trait est délicat, et je suis fort charmé

Qu’il vous épargne ici l’affront d’être nommé.

CROMWELL, d’une voix haute et rude.
Mylord Rochester !
LORD ROCHESTER, tressaillant de surprise.
Quoi ?

CROMWELL.
Vous avez votre grâce.
Allez au diable !

LORD ROCHESTER, bas à Roseberry.
Il met avec moi moins de grâce. —
N’importe ! il est protée ! il est magicien.

On l’aborde ; on croit voir un lion royal. — Bien ;
Tâchez de l’endormir. — Bst ! un coup de baguette,