Que Dieu conserve lord Broghill !
Quoi ! c’est donc toi, l’ami, qui me fais à cette heure
Pour ce bouge enfumé déserter ma demeure !
Dis ton nom. D’où viens-tu ? pourquoi ? de quelle part ?
Que me veux-tu ? — J’ai vu cet homme quelque part.
Lord Broghill !
Réponds donc ! les marauds de ta sorte
Sont faits pour amuser nos gens à notre porte ;
Et c’est là tout l’honneur, pour les traiter fort bien.
Que ceux de notre rang doivent à ceux du tien.
Je te trouve hardi !
Mylord, sans vous déplaire,
Sont-ce là les discours d’un seigneur populaire ?
D’un ami de Cromwell ?
Cromwell, vieux puritain,
Si tu le réveillais par hasard si matin.
Te ferait, pour changer le cours de tes idées,
Pendre à quelque gibet, haut de trente coudées.
Plutôt que l’éveiller, j’espère l’endormir !
Cromwell, qui sur le trône enfin va s’affermir,
Saura bien châtier la canaille insolente…
Son trône est un billot, et sa pourpre est sanglante.
Transfuge serviteur des Stuarts, je le vois.
Vous l’avez oublié.