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ACTE I. — LES CONJURÉS.
LORD ORMOND.

Ils sont à nous.


LORD BROGHILL.

Quel est l’espoir où tu te fondes,

De voir aux cavaliers s’unir les têtes-rondes !


LORD ORMOND.

Tu verras de tes yeux, ici, dans un moment,
Les gens du roi mêlés à ceux du parlement.
Aux sombres puritains leur fanatisme parle.
Ils ne veulent pas plus d’Olivier que de Charle.
Si Cromwell se fait roi, Cromwell meurt sous leurs coups.
Son rival et leur chef, Lambert se joint à nous ;
À remplacer Cromwell il ose bien prétendre ;
Mais nous verrons plus tard ! L’or d’Espagne et de Flandre
Nous a fait dans ces murs de nombreux affidés.
Bref, la partie est belle, et nous jetons les dés !


LORD BROGHILL.

Cromwell est bien adroit ! vous jouez votre tête.


LORD ORMOND.

Dieu sait pour qui demain doit être un jour de fête.
Notre complot, Broghill, est d’un succès certain.
Rochester doit ici m’amener ce matin
Sedley, Jenkins, Clifford, Davenant le poëte
Qui nous porte du roi la volonté secrète.
Au même rendez-vous viendront Carr, Harrison,
Sir Richard Willis...


LORD BROGHILL.

Mais ceux-là sont en prison.

Ce sont des ennemis que dans la tour de Londre
Cromwell tient enfermés.


LORD ORMOND.

Un mot va te confondre.

Liés au même sort par des nœuds différents.
Pour abattre Olivier, nous comptons dans nos rangs