Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
RODOLFO.

Non, Tisbe.

LA TISBE.

Tu n’es pas souffrant ?

RODOLFO.

Non.

LA TISBE.

Tu n’es pas jaloux ?

RODOLFO.

Non.

LA TISBE.

Si ! je veux que tu sois jaloux ! Ou bien c’est que tu ne m’aimes pas ! Allons, pas de tristesse. Ah çà, au fait, moi je tremble toujours, tu n’es pas inquiet ? personne ici ne sait que tu n’es pas mon frère ?

RODOLFO.

Personne, excepté Anafesto.

LA TISBE.

Ton ami. Oh ! celui-là est sûr.

Entre Anafesto Galeofa.

— Le voici précisément. Je vais te confier à lui pour quelques instants. (Riant.) — Monsieur Anafesto, ayez soin qu’il ne parle à aucune femme.

ANAFESTO, souriant

Soyez tranquille, madame.

La Tisbe sort.



Scène III.

RODOLFO, ANAFESTO GALEOFA, HOMODEI, toujours endormi.

ANAFESTO, la regardant sortir.

Oh ! charmante ! — Rodolfo, tu es heureux ; elle t’aime.

RODOLFO.

Anafesto, je ne suis pas heureux ; je ne l’aime pas.

ANAFESTO.

Comment ! que dis-tu ?

RODOLFO, apercevant Homodei.

Qu’est-ce que c’est que cet homme qui dort là ?