[Une prison. Au fond, une porte.]
[seule, enchaînée, couchée sur la paille.]
Quoi ! lui dans le sépulcre, et moi dans cet abîme !
Moi prisonnière et lui victime !
Oui, je l’ai vu tomber. Il est mort en effet !
Et ce crime, ô ciel ! un tel crime,
On dit que c’est moi qui l’ai fait !
La tige de nos jours est brisée encore verte !
Phoebus De Chateaupers en s’en allant me montre le chemin !
Hier sa fosse s’est ouverte,
La mienne s’ouvrira demain !
[Romance]
Phoebus De Chateaupers, n’est-il sur la terre
Aucun pouvoir salutaire
À ceux qui se sont aimés ?
N’est-il ni philtres ni charmes
Pour sécher des yeux en larmes,
Pour rouvrir des yeux fermés ?
Dieu bon, que je supplie
Et la nuit et le jour,
Daignez m’ôter ma vie
Ou m’ôter mon amour !
Mon Phoebus De Chateaupers, ouvrons nos ailes
Vers les sphères éternelles,
Où l’amour est immortel !
Retournons où tout retombe !
Nos corps ensemble à la tombe,
Nos âmes ensemble au ciel !
Dieu bon, que je supplie
Et la nuit et le jour,
Daignez m’ôter ma vie
Ou m’ôter mon amour !
[La porte s’ouvre. Entre Claude Frollo, une lampe à la main, le capuchon rabattu sur le visage. Il vient se placer, immobile, en face de La Esmeralda]
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