Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/519

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Ce n'est pas vainement qu'il est maudit.

Gondicarius.
Tant mieux!

Swan.
Il eut un dernier fils étant déjà fort vieux.
Il aimait cet enfant. Dieu fit ainsi le monde ;
Toujours la barbe grise aime la tête blonde.
A peine âgé d'un an, cet enfant fut volé.

Kunz.
Par une égyptienne.

Cynulfus.
Au bord d'un champ de blé.

Haquin.
Moi, je sais que ce burg, bâti sur une cime
Après avoir, dit-on, vu jadis un grand crime,
Resta longtemps désert, et puis fut démoli
Par l'Ordre Teutonique; enfin les ans, l'oubli,
L'effaçaient, quand un jour le maître, homme fantasque,
Ayant changé de nom comme on change de masque,
Y revint. Depuis lors il a sur ce manoir
Arboré pour jamais ce sombre drapeau noir.

Swan, à Kunz.
As-tu remarqué, fils, au bas de la tour ronde,
Au-dessus du torrent qui dans le ravin gronde,
Une fenêtre étroite, à pic sur les fossés,
Où l'on voit trois barreaux tordus et défoncés?

Kunz.
C'est le Caveau Perdu. J'en parlais tout à l'heure.

Haquin.
Un gite sombre. On dit qu'un fantôme y demeure.

Hermann.
Bah !

Cynulfus.
L'on dirait qu'au mur le sang jadis coula.

Kunz