Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/520

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Le certain, c'est que nul ne saurait entrer là.
Le secret de l'entrée est perdu. La fenêtre
Est tout ce qu'on en voit. Nul vivant n'y pénètre.

Swan.
Eh bien ! le soir, je vais à l'angle du rocher,
Et là, toutes les nuits, j'entends quelqu'un marcher!

Kunz, avec une sorte d'effroi.
Etes-vous sûr?

Swan.
Très-sûr.


Teudon.
Kunz, brisons là. Nous taire.
Serait prudent.

Haquin.
Ce burg est plein d'un noir mystère.
J'écoute tout ici, car tout me fait rêver.

Teudon.
Parlons d'autre chose, hein? ce qui doit arriver,
Dieu seul le voit.
Il se tourne vers un groupe qui n'a pas encore pris part à ce qui se passe sur le devant de la scène, et qui parait fort attentif dans un coin du théâtre à ce que dit un jeune étudiant.
Tiens, Karl, finis-nous ton histoire.

Karl vient sur le devant du théâtre; tous se rapprochent, et les deux groupes d'esclaves, jeunes gens et vieillards, se confondent dans une commune attention.

Karl.
Oui. Mais n'oubliez point que le fait est notoire,
Que c'est le mois dernier que l'aventure eut lieu,
Et qu'il s'est écoulé..
Il semble chercher un instant dans sa mémoire.
près de vingt ans, pardien !
Depuis que Barberousse est mort à la croisade.

Hermann.
Soit. Ton Max était donc dans un lieu fort maussade!...

Karl.