Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/548

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Et les vieillairds tendaient la main à l'inconnu
En lui disant : Seigneur, soyez le bienvenu !
A Gorlois.
— Va quérir l'étranger!

Hatto, s'inclinant.
Mais...

Job, à Hatto.
Silence !

Le Duc Gerhard, à Job.
Excellence...

Job, au duc.
Qui donc ose parler lorsque j'ai dit : Silence !
Tous reculent et se taisent. Gorlois obéit et sort.

Otbert, à part.
Bien, comte! — 0 vieux lion, contemple avec effroi
Ces chats-tigres hideux qui descendent de toi ;
Mais s'ils te font enfin quelque injure dernière,
Fais-les frissonner tous en dressant ta crinière !

Gorlois, rentrant, à Job.
Il monte, monseigneur.

Job, à ceux des princes qui sont restés assis.
Debout !
A ses fils.
— autour de moi !
A Gorlois.
Ici !
Aux hérauts et aux trompettes.
Sonnez, clairons, ainsi que pour un roi !
Fanfares. Les burgraves et les princes se rangent à gauche. Tous les fils et petits-fils de Job, à droite autour de lui. Les pertuisaniers au fond, avec la bannière haute.
Bien.

Entre par la galerie du fond un mendiant, qui paraît presque aussi vieux que le comte Job. Sa barbe blanche lui descend jusqu'au ventre. Il est vêtu d'une robe de bure brune à capuchon en lambeaux, et d'un grand manteau brun troué; il a la tête nue, une ceinture de corde où pend un chapelet à gros grains, des chaussures de corde à ses pieds nus. Il s'arrête au haut du degré de six marches, et reste immobile, appuyé sur un long bâton noueux. Les pertuisaniers le saluent-de la bannière et les clairons d'une nouvelle fanfare. Depuis quelques instants Guanhumara a reparu à l'étage supérieur du promenoir, et elle assiste à toute la scène.