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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome III.djvu/76

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LE LORD CHANCELIER, à Gilbert.

Consentez-vous à réitérer vos déclarations la main sur l’évangile ? (Il présente l’évangile à Gilbert, qui y pose la main.)

GILBERT.

Je jure, la main sur l’évangile, et avec ma mort prochaine devant les yeux, que cet homme est un assassin ; que ce poignard, qui est le sien, m’a été donné par lui pour le crime ; que cette bourse, qui est la sienne, m’a été donnée par lui pour le crime. Que Dieu m’assiste ! c’est la vérité !

LE LORD CHANCELIER, à Fabiani.

Mylord, qu’avez-vous à dire ?

FABIANI.

Rien. — Je suis perdu !

SIMON RENARD, bas, à la reine.

Votre Majesté a fait mander le bourreau. Il est là.

LA REINE.

Bon, qu’il vienne.

Les rangs des gentilshommes s’écartent, et l’on voit paraître le bourreau, vêtu de rouge et de noir, portant sur l’épaule une longue épée dans son fourreau.



Scène IX.

Les Mêmes, LE BOURREAU.
LA REINE.

Mylord duc de Somerset, ces deux hommes à la Tour ! — Mylord Gardiner, notre chancelier, que leur procès commence dès demain devant les douze pairs de la chambre aux étoiles, et que Dieu soit en aide à la vieille Angleterre ! Nous entendons que ces hommes soient jugés tous deux avant que nous partions pour Exford, où nous ouvrirons le parlement, et pour Windsor, où nous ferons nos pâques.

Au bourreau.

— Approche, toi ! Je suis aise de te voir. Tu es un bon serviteur. Tu es vieux, tu as déjà vu trois règnes. Il est d’usage que les souverains de ce royaume te fassent un don, le plus magnifique possible, à leur avènement. Mon père Henri VIII t’a donné l’agrafe en diamants de son manteau. Mon