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THÉÂTRE EN LIBERTÉ.
Les brins de folle avoine, agités au soleil,
Deviennent, sous le vent qui passe par bouffées,
Grappes de diamants pour l’oreille des fées.
C’est beau. — Mais que la vie est triste ! — Ô vert séjour,
Bois, c’est dit, je m’envole, et je casse l’amour,
Fil que la femme attache à la patte de l’âme.
Je mets mon avenir en liberté. Je blâme
Le bon Dieu d’avoir fait l’homme de deux morceaux
Dont l’un est une femme.
Écoutant.
La pluie a cessé. — Dieu ! que la vie est morose !
Où trouver l’idéal ? Ô vide du cœur !
UN PAPILLON
Rose !
LA VIOLETTE.
Flatteur !
LE PAPILLON.
Un baiser.
LA VIOLETTE.
Prends.
UN PAPILLON
Je t’aime, ô lys !
LE LYS.
Coureur !
LE PAPILLON.
Un baiser.
LE LYS.
Prends.
DENARIUS.
Le cœur est un viscère. Aimer ! sotte aventure.
L’homme est fait pour rêver au fond de la nature ;
Contempler l’infini dans les cieux transparents,
Voilà tout le destin de l’homme.