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Page:Hugo - Œuvres complètes, Impr. nat., Théâtre, tome V.djvu/55

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L’ÉPÉE.

TOUT LE PEUPLE.

Vive Albos !

UN MONTAGNARD.

Vive Albos ! Le chasseur qui garde nos villages,
Et qu’on entend la nuit marcher sous les feuillages !

UN HOMME DE LA PLAINE, survenant.

Il est absent ?

LE MONTAGNARD.

Il est absent ? Oui, mais il va dans un instant
Revenir.

LE PEUPLE.

Revenir. Vive Albos !

LE MONTAGNARD, au paysan.

Revenir. Vive Albos ! Tout ce peuple l’attend.

UN AUTRE MONTAGNARD.

Il nous revient avec le père de son père,
Prêtre-Pierre, l’ancien du pays.

LE PAYSAN.

Prêtre-Pierre, l’ancien du pays. Prêtre-Pierre !
Pourquoi l’appelle-t-on prêtre ?

UN AUTRE PAYSAN.

Pourquoi l’appelle-t-on prêtre ? Sans qu’il le soit ?

UN VIEILLARD.

Étant l’ancien du peuple, il est prêtre de droit.
C’est l’usage en nos monts. Nul front qui ne se baisse
Devant ce sacerdoce auguste, la vieillesse.
Prêtre-Pierre est l’aïeul, l’ancien, l’homme sacré,
Obéi comme un pape, humble comme un curé.