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ACTE II, SCÈNE III 289

DEUXIÈME MASQUE.

Avec un voile. Non.

Eh bien moi oui.

PREMIER MASQUE.

DEUXIÈME MASQUE.

Deviens éperdu, si bon te semble. PREMIER MASQUE.

J’y vas.

Il laisse l’autre entrer dans le bal et s’approche de Cyprienne. Cyprienne, absorbée, regarde dans l’intérieur du tripot par les fenêtres basses. CYPRIENNE, hésitante.

Entrer ? Oui. Non. Ce lieu m’attire et me repousse. Non. D’ailleurs je crois sentir que ce n’est pas permis d’être ici. Rien que d’y passer, c’est mal faire. Pourquoi est-il, lui ! dans un endroit pareil.’* On est joyeux. C’est terrible. Il me semble qu’on entend ici le rire de la mauvaise conscience. J’ai peur. Je n’ose rester, je n’ose m’en aller. Edgar ! Elle regarde.

Toujours de l’or dans les mains ! On dirait qu’il a la fièvre. S’il savait que je le vois ! Oh ! il ne me le pardonnerait pas. Cachons-nous. Il y a là, sous mes yeux, un secret redoutable, et Edgar m’en voudrait peut-être de l’avoir pénétré. Nous ne sommes pas, lui et moi, où nous devrions être. Je ne dois pas savoir qu’il est là, et il ne doit pas savoir que je suis ici. Mais il faut que je lui parle pourtant. Qui lui prendra la main dans un lieu terrible, si ce n’est moi.’* Oh ! qu’allons-nous devenir.^ Je ne vois plus rien distinctement que ceci : Je l’aime !

Le masque aborde Cyprienne.

LE MASQUE, à Cyprienne qui se retourne, efiFrayée. Par deux portes , on peut m’en croire , Les songes viennent à Paris.

Aux amants par celle d’ivoire.

Par celle de corne aux maris.

Belle enfant, cette porte est d’ivoire. Entrons, faisons un songe. 11 lui prend le bras.

CYPRIEÎWE, le repoussant.

Ah !

20

mrftlSi^KlC ^ATIOBALC.