332 MILLE FRANCS DE RECOMPENSE.
Écoute, je t’attaque. Mais d’abord je vais te dire ton fait. Tu ne t’appelles pas Puencarral, tu t’appelles Rousseline. Le voleur, ce n’est pas moi, c’est toi. Pourquoi lui gardes-tu son argent, à ce pauvre vieux. ? Allons, caisse Rousseline ! en garde. Défends-toi. Il introduit l’extrémité du poker entre les deux battants de la porte du coffre. Haut, faisant effort.
La rainure cède. — Le coin pénètre. — Han ! Encore une pesée. — La porte va sauter. — La porte saute. Madame se meurt. Madame est morte.
Les deux battants de fer du coffre s’ouvrent. Il force une trappe qui recouvre les tiroirs.
Le reste n*est rien.
La trappe s’abat, et laisse k découvert l’échiquier de la caisse, toutes sortes de tiroirs de toutes grandeurs.
C’est fait.
Glapieu se précipite et ouvre les tiroirs. Ici les valeurs. Ici l’or. Ici l’argent. Ici les lingots. Ici les billets de banque.
Il regarde dans l’ombre.
Bon Dieu, vous êtes là. Vous êtes témoin que je ne vais prendre que trente mille francs.
Montrant le coffre-fort.
Je force ce voleur à rendre l’argent volé. Rien de plus. Il fouille dans un tiroir.
Les billets de mille sont par paquets de dix. C’est bien simple. Trois paquets. Trente. Voilà.
Il prend trois paquets de billets dans le tiroir. Demain matin, tu auras tes trente mille francs, mon brave grand-père. Culbuté, Rousseline. Et elle fera sa petite noce avec son petit Edgar, ma petite amie !
Il met les trois paquets sur le bureau. Maintenant, bien gentiment, refermons. Il s’avance vers le coffre-fort et ses yeux tombent sur tous les tiroirs ouverts. Fichtre ! c’est tout de même difficile. Je sens des démangeaisons dans les paumes, dans les doigts, dans les ongles. Combien y a-t-il de millions là ? Ne me chatouillez donc pas comme ça, tiroirs du diable ! Je n’ai rien de commun avec saint Antoine, sinon que je suis du faubourg, mais, sapristi, en voilà une de tentation ! — Je voudrais bien y voir la plus chère des honnêtes femmes de Paris ! Oui, madame, vous. Il fait un pas vers le coffre-fort.