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Page:Hugo - Actes et paroles - volume 1.djvu/114

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AVANT L’EXIL. — CHAMBRE DES PAIRS.

impulsions ; mais c’est des chambres, c’est de cette chambre en particulier, que doivent venir les grandes indications. (Très bien !)

Messieurs, je touche ici à un des plus grands intérêts de la France, je prie la chambre de s’en pénétrer. Je le répète et j’y insiste, maintenir, consolider et améliorer, au profit de notre marine militaire et marchande, la configuration de notre littoral, voilà le but qu’on doit se proposer. (Oui, très bien !) La loi actuelle n’a qu’un défaut, ce n’est pas un manque d’urgence, c’est un manque de grandeur. (Sensation.)

Je voudrais que la loi fût un système, qu’elle fit partie d’un ensemble, que le ministre nous l’eût présentée dans un grand but et dans une grande vue, et qu’une foule de travaux importants, sérieux, considérables fussent entrepris dans ce but par la France. C’est là, je le répète, un immense intérêt national. (Vif assentiment.)

Voici, puisque la chambre semble m’encourager, ce qui me paraît devoir frapper son attention. Le courant de la Manche…

M. le chancelier. — J’invite l’orateur à se renfermer dans le projet en discussion.

M. Victor Hugo. — Voici ce que j’aurai l’honneur de faire remarquer à M. le chancelier. Une loi contient toujours deux points de vue, le point de vue spécial et le point de vue général ; le point de vue spécial, vous venez de l’entendre traiter ; le point de vue général, je l’aborde.

Eh bien ! lorsqu’une loi soulève des questions aussi graves, vous voudriez que ces questions passassent devant la chambre sans être traitées, sans être examinées par elle ! (Bruit.)

À l’heure qu’il est, la question d’urgence se discute ; je crois qu’il ne s’agit que de cette question, et c’est elle que je traite, je suis donc dans la question. (Plusieurs voix : Oui ! oui !) Je crois pouvoir démontrer à cette noble chambre qu’il y a urgence pour cette loi, parce qu’il y a urgence pour tout le littoral.

Maintenant si, au nombre des arguments dont je dois me servir, je présente le fait d’une grande imminence, d’un péril démontré, constaté, évident pour tous, et en