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Page:Hugo - Actes et paroles - volume 1.djvu/115

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LA DÉFENSE DU LITTORAL.

particulier pour M. le ministre des travaux publics, il me semble que je puis, que je dois invoquer cette grande urgence, signaler ce grand péril, et que si je puis réussir à montrer qu’il y a là un sérieux intérêt public, je n’aurai pas mal employé le temps que la chambre aura bien voulu m’accorder. (Adhésion sur plusieurs bancs.)

Si la question d’ordre du jour s’oppose à ce que je continue un développement que je croyais utile, je prierai la chambre de vouloir bien me réserver la parole au moment de la discussion de cette loi (Sans doute ! sans doute !), car je crois nécessaire de dire à la chambre certaines choses ; mais dans ce moment-ci je ne parle que pour soutenir l’urgence du projet de loi. J’approuve l’insistance de M. le ministre des travaux publics ; je l’appuie, je l’appuie énergiquement.

Vous nous mettez en présence d’une petite loi ; je la vote, je la vote avec empressement ; mais j’en provoque une grande.

Vous nous apportez des travaux partiels, je les approuve ; mais je voudrais des travaux d’ensemble.

J’insiste sur l’importance de la question. (Parlez ! parlez !)

Messieurs, toute nation à la fois continentale et maritime comme la France a toujours trois questions qui dominent toutes les autres, et d’où toutes les autres découlent. De ces trois questions, la première, la voici : améliorer la condition de la population. Voici la seconde : maintenir et défendre l’intégrité du territoire. Voici la troisième : maintenir et consolider la configuration du littoral.

Maintenir le territoire, c’est-à-dire surveiller l’étranger. Consolider le littoral, c’est-à-dire surveiller l’océan.

Ainsi, trois questions de premier ordre : le peuple, le territoire, le littoral. De ces trois questions, les deux premières apparaissent fréquemment sous toutes les formes dans les délibérations des assemblées. Lorsque l’imprévoyance des hommes les retire de l’ordre du jour, la force des choses les y remet. La troisième question, le littoral, semble préoccuper moins vivement les corps délibérants. Est-elle plus obscure que les deux autres ? Elle se com-