j’admire jusqu’à la stupeur, voilà ce que je ne comprends pas. (À gauche : Très bien ! très bien ! — Rires à droite.)
Et qui êtes-vous pour faire de tels rêves ? Qui êtes-vous pour tenter de telles entreprises ? Qui êtes-vous pour livrer de telles batailles ? Comment vous nommez-vous ? Qui êtes-vous ?
Je vais vous le dire.
Vous vous appelez la monarchie, et vous êtes le passé.
La monarchie !
Quelle monarchie ? (Rires et bruit à droite.)
M. Émile de Girardin, au pied de la tribune. — Écoutez donc, messieurs ! nous vous avons écoutés hier.
M. Victor hugo. — Messieurs, me voici dans la réalité ardente du débat.
Ce débat, ce n’est pas nous qui l’avons voulu, c’est vous. Vous devez, dans votre loyauté, le vouloir entier, complet, sincère. La question république ou monarchie est posée. Personne n’a plus le pouvoir, personne n’a plus le droit de l’éluder. Depuis plus de deux ans, cette question, sourdement et audacieusement agitée, fatigue la république ; elle pèse sur le présent, elle obscurcit l’avenir. Le moment est venu de s’en délivrer. Oui, le moment est venu de la regarder en face, le moment est venu de voir ce qu’elle contient. Cartes sur table ! Disons tout. (Écoutez ! écoutez ! — Profond silence.)
Deux monarchies sont en présence. Je laisse de côté tout ce qui, aux yeux mêmes de ceux qui le proposent ou le sous-entendent, ne serait que transition et expédient. La fusion a simplifié la question. Deux monarchies sont en présence. — Deux monarchies seulement se croient en posture de demander la révision à leur bénéfice, et d’escamoter à leur profit la souveraineté du peuple.
Ces deux monarchies sont : la monarchie de principe, c’est-à-dire la légitimité ; et la monarchie de gloire, comme parlent certains journaux privilégiés (rires et chuchotements), c’est-à-dire l’empire.
Commençons par la monarchie de principe. À l’ancienneté d’abord.
Messieurs, avant d’aller plus loin, je le dis une fois pour toutes, quand je prononce, dans cette discussion, ce mot