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VII

RÉPLIQUE À M. DE MONTALEMBERT

23 mai 1850.

M. Victor Hugo. — Je demande la parole pour un fait personnel. (Mouvement.)

M. le président. — M. Victor Hugo a la parole.

M. Victor Hugo, à la tribune. (Profond silence.)

— Messieurs, dans des circonstances graves comme celles que nous traversons, les questions personnelles ne sont bonnes, selon moi, qu’à faire perdre du temps aux assemblées, et si trois honorables orateurs, M. Jules de Lasteyrie, un deuxième dont le nom m’échappe (on rit à gauche, tous les regards se portent sur M. Béchard), et M. de Montalembert, n’avaient pas tous les trois, l’un après l’autre, dirigé contre moi, avec une persistance singulière, la même étrange allégation, je ne serais certes pas monté à cette tribune.

J’y monte en ce moment pour n’y dire qu’un mot. Je laisse de côté les attaques passionnées qui m’ont fait sourire. L’honorable général Cavaignac a dit noblement hier qu’il dédaignait de certains éloges ; je dédaigne, moi, de certaines injures (sensation), et je vais purement et simplement au fait.

L’honorable M. de Lasteyrie a dit, et les deux honorables orateurs ont répété après lui, avec des formes variées, que j’avais glorifié plus d’un pouvoir, et que par conséquent mes opinions étaient mobiles, et que j’étais aujourd’hui en contradiction avec moi-même.