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1860



ADRESSE DE L’ÎLE DE JERSEY À VICTOR HUGO


Monsieur,


Le comité des amis de la Sicile, devant convoquer une réunion publique des habitants de Jersey le 13 juin 1860, à l’effet d’exprimer leur sympathie pour le peuple sicilien, luttant les armes à la main pour la liberté contre un despotisme exécrable et exécré, les soussignés sollicitent respectueusement la faveur de votre présence et de votre précieuse assistance à la manifestation projetée.

La cause de la Sicile se recommande à tous ceux qui méritent véritablement le nom d’hommes, à tout homme estimant les institutions libres, à tout ami de la liberté et du genre humain, et nous sommes persuadés qu’une cause si sainte a votre plus ardente sympathie. Vous avez consacré votre génie à la liberté, à la justice, à l’humanité ; votre éloquente voix élevée à Jersey en faveur des siciliens honorera notre petite île et contribuera à exciter encore les sympathies de l’Angleterre, de la France et de l’Europe entière en faveur de ce vaillant peuple luttant contre des forces grandement supérieures pour le bien le plus précieux de cette vie. Ce n’est pas aller trop loin que d’affirmer que votre éloquence infusera une nouvelle force dans le cœur des combattants de la liberté, victorieux mais fatigués, et portera la terreur dans l’âme de leurs ennemis.

Oui, monsieur, vos fervents plaidoyers en faveur de la liberté et de l’humanité, vos protestations contre la tyrannie et les cruautés, feront écho dans le camp de Garibaldi et sonneront le glas du désespoir aux oreilles de l’infâme roi de Naples.

Nous sollicitons de nouveau votre coopération, et, en vous exprimant notre sincère respect et admiration, nous avons l’honneur d’être, etc.

(Suivent les signatures.)